Stratégie budget : faire mieux avec moins
J’achèverai sous peu un mandat d’accompagnement avec le Créneau d’excellence Aliments Santé pour le Parcours Propulsion. Naviguant de coup de cœur en coup de cœur auprès de six entreprises engagées, j’ai partagé leurs espoirs, leurs défis, avec l’intention de leur fournir un maximum de leviers pour croître.
La réalité de l’agroalimentaire étant ce qu’elle est — surtout pour les agrotransformateurs, tributaires des aléas de la nature — aucune des entreprises accompagnées ne disposait d’une ressource en commercialisation ou en marketing à l’interne, même à temps partiel.
Toutes les actions proposées devaient donc être simples, rapides… et pratiquement sans budget. Ça vous parle?
Voici quelques-unes des pistes explorées avec ce groupe d’entrepreneurs qui pourraient s’avérer tout aussi pertinentes pour vous, vos clients ou vos partenaires.
1. Embrasser l’intelligence artificielle
Qu’il s’agisse de ClaudeAI ou de ChatGPT, l’IA ne remplace pas l’intelligence humaine, mais elle peut grandement l’accélérer.
Une seule entreprise de mon groupe avait déjà commencé à explorer ces outils. Pourtant, pour rédiger, réviser, traduire, définir des personas, bâtir un calendrier de contenu, amorcer un plan d’affaires ou peaufiner une activation… les PME ont tout à gagner à les apprivoiser.
Ces outils sont faits pour elles aussi.
2. Clarifier la proposition de valeur
Toutes les entreprises finissent par coucher sur papier leur mission, vision, valeurs… Et c’est une bonne chose.
Mais même avec ces fondations, il demeure souvent un flou autour de ce qui fait leur unicité. Ce qu’elles apportent de distinct, de porteur, tant au niveau du message (répondre à un besoin réel) qu’au niveau économique (pourquoi elles sont en affaires).
Clarifier cette proposition, c’est solidifier les bases d’une marque qui peut ensuite vraiment se déployer.
3. Peaufiner (ou migrer) son site web
La plupart des entreprises ont un site web. Mais un site, ce n’est pas juste une vitrine : c’est une réponse à la curiosité, une porte d’entrée, un outil de conversion.
Dans un monde idéal, on aurait tous un site ergonomique, esthétique et performant. Dans la réalité, deux avenues raisonnables se présentent :
Travailler avec ce qu’on a, mais l’enrichir. Une fiche produit sans ingrédients ? Un « À propos » qui ne dit rien sur les humains derrière le .inc ? Une FAQ vide? Ce sont des occasions manquées… et l’IA peut justement aider à y remédier en quelques clics.
Migrer vers une plateforme conviviale comme Shopify ou Squarespace, et prendre le temps d’y injecter ses couleurs et son essence.
4. Sponsoriser certains contenus
Plusieurs entreprises du groupe publiaient à peine une fois par mois. Certaines avouaient ne même pas se connecter à leurs comptes de manière régulière et avoir manqué des contenus d’influenceurs qui les avaient identifiées.
Et je les comprends. Les réseaux sociaux peuvent être épuisants. Mais il ne s’agit pas ici de préférences personnelles : il s’agit d’aller là où se trouvent les gens… à moindre coût.
En sélectionnant quelques contenus stratégiques et en les appuyant d’un petit budget de sponsorisation (aussi peu que 25$, quoique 50$ soit mieux), on peut rapidement multiplier la portée et nourrir sa communauté. Ces mêmes contenus deviennent aussi une base idéale pour une future infolettre.
5. Lancer une infolettre
Des plateformes comme Mailchimp ou Brevo offrent des forfaits gratuits pour les petites listes. Et bonne nouvelle : un client qui achète via une boutique en ligne, par exemple, crée une relation d’affaires en cours se traduisant par un consentement implicite de 24 mois pour les messages commerciaux (MEC).
Ajouter des adresses à sa base de données se fait aussi sur le terrain : salons, marchés, portes ouvertes…
Une base de courriels, c’est un actif. Même si on n’aime pas recevoir d’infolettres soi-même, bien des consommateurs y trouvent une connexion privilégiée avec les marques qu’ils aiment, surtout si on leur offre une touche d’exclusivité.
6. Créer des partenariats croisés
Il existe dans tous les domaines des entreprises complémentaires. Collaborer avec elles pour créer des contenus à diffuser sur deux plateformes (ou plus) peut doubler la portée sans doubler l’effort.
Dans un scénario idéal, chaque partenaire contribue un peu. On peut alors se permettre un photographe, un styliste, ou même un influenceur.
7. Miser sur l’UGC et la micro-influence
Les influenceurs professionnels, c’est efficace… mais souvent hors budget. L’alternative ? Miser sur les créateurs du quotidien (User Generated Content, UGC en anglais.)
Aujourd’hui, tout le monde est un influenceur en puissance. Invitez des gens avec 1000 abonnés ou plus à créer un reel autour de votre produit en échange d’un cadeau. Résultat : un petit mouvement, à petite échelle, mais authentique.
Encore mieux : approchez des professionnels crédibles, respectés dans leur domaine, même s’ils ne se perçoivent pas comme influenceurs. Offrez-leur un cachet modeste pour qu’ils partagent leur avis sur votre produit ou votre service. Vous serez surpris de l’impact au sein de leur réseau.
8. Oser LinkedIn
Les entrepreneurs accomplissent chaque jour des choses admirables. Et ces récits ont toute leur place sur LinkedIn, bien avant que le succès soit retentissant.
C’est une plateforme bienveillante, solidaire et gratuite. Un réseau, ça se bâtit. Et ça commence par le partage.
9. Déployer ses couleurs
Toutes les entreprises ont un logo. Peu ont un véritable langage visuel.
Les couleurs du logo peuvent servir de base pour créer des visuels cohérents dans Canva. Sinon, pourquoi ne pas en identifier d’autres — complémentaires, expressives — pour nourrir l’univers de votre marque ?
Ce n’est pas sorcier, mais c’est stratégique, et la constance fait toute la différence !
En conclusion
Des moyens limités ne doivent pas limiter l’ambition. Au contraire, ils obligent à plus de clarté, de débrouillardise, de créativité.
Et non, ce n’est pas vain ni artificiel. Le marketing, c’est la poudre à pâte du gâteau : sans lui, même avec la meilleure farine, le gâteau ne lèvera pas.